mardi 21 mai 2024

Los trabajos de Larache y avance de Gaylán 1666

le chef rebelle marocain Gaylán

 "Los trabajos de Larache": un regard satirique sur la garnison espagnole

La comédie "Los trabajos de Larache y avance de Gaylán", écrite par Diego Rodríguez Montesinos au XVIIe siècle, offre un aperçu fascinant de la vie à Larache sous domination espagnole. La pièce, récemment redécouverte et éditée, se déroule en 1666 lors du siège de Larache par le chef rebelle marocain Gaylán. Les extraits sélectionnés mettent en lumière le ton satirique et critique de l'auteur envers la garnison espagnole, révélant les difficultés et les tensions qui règnent au sein de la ville assiégée.

Premier extrait : la plainte d'Arturo, déserteur désabusé

Arturo, un soldat espagnol ayant déserté Larache, se présente devant Gaylán et se plaint amèrement de la situation dans la ville. Son discours, teinté d'ironie et d'exagération, dénonce :

Une ambiance délétère : Arturo compare Larache à "l'enfer", où règne la médisance, les rumeurs et la méchanceté.

La violence arbitraire : Il dénonce la brutalité des sergents qui frappent les soldats sans raison valable.

L'indifférence des supérieurs : Les capitaines sont sourds aux plaintes des soldats, et le gouvernement se moque de leurs souffrances.

L'injustice et l'exploitation : Les soldats sont accablés de travail et ne reçoivent aucune reconnaissance.

Le discours d'Arturo, bien que caricatural, reflète un certain malaise au sein de la garnison espagnole. L'auteur, probablement un soldat lui-même, dénonce les abus de pouvoir, le manque de compassion et la corruption qui gangrènent l'armée.

Deuxième extrait : Gaylán galvanise ses troupes

Dans cet extrait, Gaylán, encouragé par des notables marocains, exhorte ses troupes à se lancer à la conquête de Larache. Son discours, empreint d'une ambition démesurée et d'un fanatisme religieux, révèle :

Une soif de conquête : Gaylán aspire à la gloire et à la domination, rêvant de soumettre tous les peuples "de l'Indien au Flamand".

Une foi inébranlable : Il invoque Allah et promet de construire une mosquée grandiose avec le butin pris aux chrétiens s'il remporte la victoire.

Un appel à la mobilisation générale : Gaylán ordonne à tous ses hommes, sans exception, de se préparer au combat.

Le discours de Gaylán contraste avec la plainte désabusée d'Arturo. L'auteur met en scène deux visions opposées de la guerre : celle d'un soldat désillusionné et celle d'un chef ambitieux et fanatique.

Importance de ces extraits :

Ces extraits de "Los trabajos de Larache" offrent un éclairage précieux sur la réalité de la présence espagnole au Maroc au XVIIe siècle. Ils révèlent :

Les difficultés rencontrées par la garnison espagnole : Manque de discipline, corruption, tensions internes, et menace constante des rebelles marocains.

Le point de vue critique d'un soldat : L'auteur, à travers le personnage d'Arturo, dénonce les injustices et les abus subis par les soldats.

La détermination des rebelles marocains : Le discours de Gaylán témoigne de leur volonté de chasser les Espagnols de leur territoire.

Conclusion :

La comédie "Los trabajos de Larache", par son ton satirique et ses critiques acerbes, nous offre un regard original et éclairant sur la vie à Larache sous domination espagnole. Les extraits sélectionnés révèlent les tensions, les difficultés et les contradictions qui caractérisent cette période tumultueuse de l'histoire de la ville.

extraits de "Los trabajos de Larache y avance de Gaylán" de Diego Rodríguez Montesinos :

Premier extrait: La plainte d'Arturo

"...por agorar de cuestiones

en Larache me metieron

que si bien lo consideras

fue meterme en el infierno,

a donde no hay caridad

todo chismes, todo cuentos,

todo embustes y quimeras.

Y luego llega un sargento

y sobre si es, no es,

le da a un hombre con un leño.

(...)

El Capitán se hace sordo,

el gobierno se ríe desto

y para el pobre no hay

sino trabajos. Ah, cielos

que todo lo que estáis mirando

¿cómo consentís aquesto?"

[versos 252-271]

Deuxième extrait: Le discours de Gaylán

"Viento en popa va mi suerte

mi nombre ha de ser eterno

en los dos Polos, a quién,

desde el indio hasta el flamenco

ha de poner con horrores

sujetos a un titubeo


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